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Les « Îles »

De toute évidence, le Québec est une terre de contrastes. Chacune des régions offrent autant de panoramas uniques qui se caractérisent par une identité géographique lui étant propre. Mais s’il y a une destination qui peut se targuer de ne ressembler aucune autre, les Îles de la Madeleine se distinguent. Cet archipel d’une superficie de 202 km2 est composé d’une douzaine d’îles reliées entre elles par des dunes et des lagunes paradisiaques. Véritable mecque des sports à voile, les « îles », comme les madelinots les appellent avec affection, est une destination photographique sans pareil!

Je peux affirmer sans aucune gêne que les îles, je les connais… J’en suis à plus de cinq séjours. Aussi bien dire une cinquantaine de journées à arpenter chaque route, chaque chemin et chaque sentier. Il est possible de parcourir la route 199 d’un bout à l’autre de l’archipel en quelques heures. Cependant, la beauté de cette destination insulaire en photographie est inégalable. Admirer et capturer ses points de vue obligent de prendre son temps et explorer à un autre rythme ! En posant les pieds à Cap-aux-Meules, j’ai toujours l’impression que le défilement du temps change à l’Instant même. La photo dans ces îles ceinturées de falaises de grès ocre et de plages sablonneuses me plonge dans une mosaïque de couleurs naturelles façonnées par l’homme et la mer. Un joyau situé au coeur du golfe du Saint-Laurent.

La liste de mes endroits préférés de photographie ne cesse de s’allonger de séjour en séjour. La Grave, Dune Sandy Hook, Butte des Demoiselles, Old Harry, Belle-Anse, le chemin des Échoueries… Ces noms raisonnent dans mon esprit en terme de belle lumière et de moments magiques. Tout compte fait, au-delà des paysages et des produits de la mer, la rencontre des gens demeure le point culminant de mes escapades aux « Îles ». Un matin, perché sur le la pointe du phare du Borgot, je regarde les bateaux de pêche aux homards avec un désir d’aventure grandissant de prendre le large. Quelques jours plus tard, grâce à l’accueil légendaire des madelinots, je me retrouve à bord du Galet rouge, fendant les vagues à la sortie du port. D’un côté, l’épave du Duke of Connaught offre une vue dramatique. De l’autre, une toute nouvelle perspective du phare du Borgot, tant photographié.

Martin et Claude, des pêcheurs de père en fils, m’accueillent sur le Galet Rouge. Ils m’ont invité à participer au lever de quelques cages à la première heure du jour. Ils reviendront me déposer à l’Étang du Nord et retourneront en mer jusqu’au milieu de l’après-midi. Après quelques heures d’observation de l’équipage, caméra en main, la tentation est trop grande. Je souhaite rester à bord pour la journée… Non pas pour prendre d’autres photos, mais pour être matelot. Martin, le jeune capitaine me confie la tâche de préposé aux élastiques bleus sur les pinces des homards. C’est dans la musique, les embruns salés et les rires que j’ai combattu quelques gros spécimens aux « étaux » à pouvoir te couper un doigt en moins de deux. Croyez-moi, j’ai été particulièrement prudent avec le doigt qui déclenche l’appareil photo…

Mathieu Dupuis Iles de la Madeleine 2019. Tous droits réservés. Une licence de Mathieu Dupuis est requise pour utilisation.


A propos de l’auteur

Mathieu Dupuis est l’auteur de 10 livres à succès et collaborateur sur 20 publications. En 2017, il devient le premier Québécois à signer un contrat de photographe et auteur avec National Geographic.

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3 Comments

  1. Excellentes photos Mathieu. J’espère aussi que tu vas reprendre tes reportages à la Télé la saison prochaine.